La T17 tire sa révérence

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Le 29 octobre, à 11h pétantes, l’emblématique tour de 17 étages qui surplombe La Source sera réduite en gravats en l'espace de quelques secondes, grâce à la technique dite du « foudroyage ». Explications.

Urbanisme - Habitat , Quartiers

La T17 tire sa révérence

De ses 61 mètres qui surplombent la place Ernest-Renan, de ses 273 logements, de ses 17 étages dont elle tire son surnom, il ne restera bientôt plus rien.
Dimanche 29 octobre, à 11h, en l’espace de quelques secondes, la T17 disparaîtra du paysage sourcien, après avoir trôné pendant 53 ans sur l’ensemble du quartier. De moins en moins adaptée aux actuels usages, plus dans l’air du temps, l’emblématique tour, érigée en 1970 en même temps que le bâtiment dit des Chèques postaux, afin d’en héberger majoritairement les membres du personnel, s’apprête à tirer sa révérence. Mais une sortie en fanfare, un adieu plein de panache. Foudroyée en un éclair plutôt que grignotée durant d’interminables mois à coups de pelles à bras.

Technique du foudroyage

La technique retenue, même si elle a demandé beaucoup de préparation en amont, revêtait de nombreux avantages, rappelle-t-on du côté du bailleur Pierres et Lumières, propriétaire des lieux. « L’écrêtage, à savoir le fait de creuser, de détruire la tour avec des pelles mécaniques, petit à petit, aurait étalé les nuisances pour les riverains dans le temps, causé beaucoup de bruit et de poussière pendant trop longtemps. Avec le foudroyage, la démolition sera instantanée, et les désagréments moindres ».
Mais pour réussir à faire s’écrouler l’ouvrage sur lui-même, de l’extérieur vers l’intérieur, comme un château de cartes, pas moins de 1.400 kilos d’explosifs, et 3.000 détonateurs devront être installés, sur 7 des niveaux de l’immeuble. Ce n’est donc pas une mais plusieurs explosions successives qui auront raison des quelque 30.000 tonnes de béton, dont les gravats viendront en partie s’amonceler dans les sous-sols (grâce à la destruction de la dalle et d’une partie des parkings souterrains), et ne pas excéder, au final, la hauteur de l’équivalent de 2 étages. Avant d’être progressivement, en quelques mois, évacués pour être recyclés et réutilisés pour des constructions futures.

La sécurité au cœur de l'opération

Simple, sur le papier. Mais bien évidemment, une opération d’une telle ampleur requiert des normes de sécurité drastiques. Outre l’évacuation des habitants dans un périmètre de 200 m autour du site (voir encadré), de nombreuses dispositions ont été prises afin de limiter tout risque sur les bâtiments alentour et de limiter au maximum les projections et les poussières.
Ainsi, un talus en terre de 4 mètres de hauteur viendra ceindre la tour avant le tir, des plaques sur des échafaudages seront installées sur les infrastructures voisines, comme La Poste, la crèche ou le dojo, et des bâches sur les autres bâtiments situés dans un périmètre de 50 m autour de l’explosion. Plus technique, l’installation d’une centaine de… piscines remplies de 3 à 4 mètres cubes d’eau, au pied de l’immeuble. Des explosifs, déclenchés juste avant ceux de la tour, permettront alors de projeter un nuage d’eau à plus de 40 m de hauteur, qui viendra capturer une partie des poussières en suspension dans l’air.
Une opération, estimée à 3 millions d’euros, qui s’annonce impressionnante, et que les curieux pourront visionner sur le compte Facebook et la chaîne YouTube d’Orléans Métropole.

📷 Orléans Métropole - Didier Depoorter
🖊  Michaël Simon

 

Assister à la démolition

Vous voulez assister à cet événement ?
2 solutions s'offrent à vous : 

  • Accueil du public possible, place Albert-Camus.
  • En direct sur les réseaux sociaux d'Orléans Métropole, à partir de 10h45.

Et après ?

La disparition de la tour et de ses vastes pieds de béton permettra d’ajouter de nouvelles touches de vert au secteur, avec notamment l’extension du Jardin de la Renaissance voisin, l’aménagement de jardins familiaux ou partagés, de nouvelles plantations…